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Niska Anishnabe
15 janvier 2013

Niska et le mariage.

 

A l'heure où le débat sur le mariage homosexuel se fait vif, je me suis interrogée sur : qu'est-ce que le mariage en 2013 ? Quels tournants a-t-il pris ? Quels changements ? à Quels moments ? 

Niskaanishnabe

 

Durant la pré-histoire, lorsque nous étions de braves chasseurs-cueilleurs, le mariage n'existait pas. Soit. mais en d'autres termes une union était scellée entre un homme et une femme, qui selon les lois de la nature, procréaient ensemble. C'était dans la norme, une femme en âge d'être fertilisée était fertilisée. Ces unions se faisaient au sein d'une communauté dans laquelle l'égalité homme-femme était présente. Chacun se partageait les tâches et en aucun cas l'un avait le pouvoir sur l'autre. Les unions pouvaient être détruites à la demande du couple : "Le rituel scellait l’engagement matériel des deux époux, qui dès lors partageaient le même foyer et contribuaient l’un et l’autre à assurer le quotidien du couple, puis de la famille. Il scellait aussi de façon plus spirituelle l’union des deux totems, des deux âmes." (source)

Sous l'Empire Romain, l'union de deux êtres prend le nom de "matrimonium" "Mariage" et c'est à ce moment-là qu'il signifie, pour la femme, qu'elle est sous l'autorité juridique de son mari. Bien qu'il existait à ce propos deux formes de mariages: celui qui garantissait l'indépendance de la femme et celui qui lui en privait. Je vous laisse deviner celui qui a perduré à travers les âges.
Au début du christianisme, les mariages n'étaient pas célébrés sous l'égide de la religion, et d'ailleurs sans la présence d'un prête ou d'une autre autorité religieuse. Non, on célébrait les unions selon les coûtumes les coutumes régionales. Le mariage n'est intégré dans les sacrements de l'Eglise qu'en 1215. Et il reste d'ailleurs longtemps, le seul sacrement à ne pas être donné par un prête.

A l'époque Médiévale, la présence de l'Eglise Catholique se renforce et entre dans tous les foyers, s'immisce dans le mariage et jusque dans la sexualité. Pour la première fois, un Evêque, Césaire d'Arles emet le jugement selon lequel la sexualité est un pêcher et qu'il ne faut en user que dans l'unique but de procréer. Mais c'est aussi l'Eglise qui impose, dans ses preceptes, la fidélité, la monogamie et le carractère indissoluble du mariage. C'est sous l'ère Carolingienne que l'Eglise Catholique Romaine procclame ce que doit être le mariage (publications des bans, accord des parents...) mais les mariages coutumiers continuent jusqu'à la fin de l'ère Médiévale. L'Eglise oeuvrait à rendre les mariages plus humains et condamnait, d'une certaine manière, les mariages de raisons, qui avaient lieux pour les terres ou les fermes. Mais, c'était ce qui se faisait le plus. Très vite on donne aux filles l'ultime but de "trouver un bon parti" puisqu'on explique que l'accomplissement d'une femme se trouve dans la procréation, l'éducation des enfants et la tenue du foyer. Sous l'époque moderne, ces pratiques et coutumes continuent et on se marie surtout pour faire prospérer un nom, ou pour donner lieux à des réussites économiques et sociales. Le mariage, outre ses fonctions économique, c'était l'acte du passage de témoin : un père donnait sa fille à un homme, cette même fille passait de l'autorité paternelle à l'autorité maritale. 

 

En 1787, à la demande des Protestants le mariage civil est introduit en France. Il devient peu à peu un passage obligatoire mais l'Eglise n'en demeure pas pour autant l'institution matrimoniale par excellence. Il faudra attendre 1792 pour que le mariage soit laïcisé à nouveau et passe sous l'entier contrôle de l'Etat. 

 

Aujourd'hui, le mariage, et surtout le mariage religieux, est en nette baisse. Alors qu'il y'a à peine cent ans les hommes se mariaient en moyenne à 23 ans et les femmes à 20 ans, aujourd'hui ils se marient, pour ceux qui se marient, passés 28 ans pour les hommes et 26 ans pour les femmes. Plusieurs facteurs entrent en compte, selon l'historienne Stéphanie Coontz : 

1. La notion de "bon parti" est aujourd'hui erronée. 

En 2013, on peut le dire, les femmes réussissent de mieux en mieux dans les hautes études, et, selon les chiffres, ont dépassé les hommes. Les femmes ne répondent plus de ce besoin d'épouser un homme pour réussir à atteindre une situation sociale. Elles sont désormais capables de construire leurs vies seules. 

2. Les femmes sont moins liées à la maternité

Comme je l'écrivais tout à l'heure, il fut une époque où l'on considérait qu'une femme ne pouvait se réaliser pleinement qu'à travers la maternité. Et bien souvent les femmes qui n'avaient pas d'enfants étaient marginalisées. Au XIX em siècle, on disait que les femmes qui n'avaient pas d'enfants, avaient été oubliées de Dieu car elles étaient indignes d'enfanter. Aujourd'hui une femme qui décide de ne pas avoir d'enfant peut, avec des pressions sociales qui existent mais qui sont moindres, vivre librement. Les femmes sont de moins en moins liées à la maternité. La contraception est allée dans ce sens : les femmes sont en mesure de contrôler leurs grossesses et peuvent repousser la procréation à n'importe quel moment jugé plus opportun. 

3. Les couples d'aujourd'hui, plus libre que les couples d'hier.

"On n'a pas besoin de se marier pour s'aimer" c'est ce que beaucoup clament. Aujourd'hui de plus en plus de couples préférent le PACS au mariage, ne se marient plus qu'à la mairie... Le mariage s'est transformé parce que les unions elles-mêmes se sont transformés. A l'aube du XXIem siècle chacun est libre de choisir qui il veut épouser, nous nous sommes libéré du poids des traditions, des coutumes et autres obligations. Les modifications sociales ont accordé, peu à peu, plus de liberté aux couples : il n'est maintenant d'usage de voir un homme avec une femme plus âgée ou même plus riche que lui. 

Il y'a encore cinquante ans la société disait qu'un homme devait être le pillier du foyer, devait ramener l'argent, que l'homme devait être plus âgé, plus fort et plus qualifié que la femme. Grâce aux combats de ces mêmes femmes, aux avancées dont elles ont été capables les lignes ont bougé. Aujourd'hui, hommes et femmes, sur un pied d'égalité se regardent et peuvent désormais se choisir. Si les lignes ont su bouger autant durant ces quelques siècles derniers il est tout à fait admis qu'elles bougeront encore et encore, au bon vouloir des évolutions sociétales. 

 

 

 

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