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Niska Anishnabe
8 mai 2013

Le premier mai du FN.

Travail, Jeanne D’Arc, Muguet : à chacun son premier mai.

 

 Niskaanishnabe

A chacun sa manière de célébrer un jour férié. Moi, par exemple je le commence par une grasse matinée, je traine comme une larve et je me rappelle combien la fainéantise est une occupation passionnante. J’ai soigneusement évité d’allumer la télé pour que Ni Mélenchon ni Marine Lepen ne viennent troubler mon repos d’ermite. Mais on n’échappe jamais aux images qui font mal, aux discours qui font peur ou qui énervent. Toujours aucune surprise : l’électorat du FN, à priori, ne change pas : des gros bras chauves tatoués du bassin miniers, des vieilles bigotes trop maquillées de la région PACA, et des quadras fumeuses aux cheveux gras et aux dents pourries…. Jusque-là, rien de nouveau sous le ciel de Paris.

Mais en fait si : il y’a des jeunes au meeting du Front National. De plus en plus de jeunes. Des jeunes comme vous et moi. Enfin non, pas vraiment. C’est plutôt crâne rasé, tunning et fautes de français. L’émission de « C dans l’air » dédiée au Front National me confirmera mes supputations : Le Front National réalise un score très faible, quasi-nul dans le milieu universitaire (oufff)

Ce qui me choque le plus c’est de voir des enfants dans ces cortèges. J’ai toujours pensé que les manifestations politiques, de tous bords, ne sont pas faites pour les enfants.

C’est tout simplement navrant et insoutenable d’entendre une petite fille dire qu’il faut que les « gens un peu noirs » soient chassé de la France. Qu’est-ce qu’elle peut bien entendre à table cette petite fille ? Comment grandira-t-elle dans ce monde de diversité où il est possible qu’un noir soit aussi Français ?

            Et Marine Lepen de dénoncer haut et fort ceux qui : « Sont venus sur notre territoire et son plus égaux que d’autres », les militants exultent, crient, j’ai peur.

            Plus tard, parmi la foule en délire un jeune homme, sans honte, parle de ces « étrangers qui viennent et qui n’ont rien à faire chez nous, qu’on les renvoie chez eux, la France aux Français » et s’en va, drapeau à la main en chantant «  Ni khebab ni burger, on veut du jambon beurre ». Moi qui suis plutôt pizza, je suis perplexe, mi-énervée, mi-affligée.

            Je ne comprends pas qu’on puisse réduire l’immigration à ces simples phrases, balayer d’un revers de main des milliers d’histoires, autant de drames personnels. Qui ose oublié que ces gens ont quitté leur pays natal, leur terre mère, leurs racines, peut-être même leur famille pour s’enfoncer dans l’inconnu. Et cette phrase « qu’ils rentrent chez eux » c’est oublier qu’on aurait pu naître ailleurs, c’est nier ce qui se passe dans le monde, actuellement. Tout en écrivant je me souviens ces mots de Francis Cabrel «  On me dit c’est chacun chez soi, moi je veux bien sauf que chez moi y’a rien ».

            Alors oui, l’immigration est un problème épineux qu’on ne résoudra pas avec les douces paroles d’une chanson. Mais on n’avancera certainement pas avec des phrases haineuses, dépourvue de sensibilité. L’autre, « l’étranger » existe. Son cœur bat, la peur dans son ventre, la tristesse dans ses yeux sont bien présentes. J’invite toutes ces personnes à imaginer qu’ils auraient pu naître ailleurs, qu’ils pourraient un jour être suffisamment démunis pour devoir s’arracher à tous leurs repères. Peut-être alors pourront-ils, par altruisme et empathie, s’extraire de leur acharnement mesquin et égoïste.

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Niska Anishnabe
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