PLUS JAMAIS ça

Plus jamais ça ! 

Je voudrais vous parler d’un article de libération, l’intitulé frappe le regard et ressemble au scénario d’une mauvaise fiction pour adulte dérangé: «Nina, 16 ans, violée tous les jours ». «Ils étaient au moins vingt-cinq. Certains me tenaient, d’autres rigolaient» en est la phrase forte, elle glace le sang,  bouleverse, fait enrager...Le calvaire décrit est tellement inhumain qu’on voudrait qu’il soit irréel. Chaque détail est une lame plantée sous les yeux du lecteur : « une  cinquantaine de garçons qui font la queue » en est un exemple et le reste, je vous les passe. C’est l’histoire du destin croisé de  Nina et Stéphanie deux adolescentes de la cité de Fontenay-Sous Bois victimes de tournantes à répétition. Le procès  a lieu demain.

 Sur les victimes je n’ai pas grand-chose à dire, mis à part qu’elles ont souffert parce qu’elles étaient de jolies filles qui se trouvaient là au mauvais moment. Je voudrais parler des coupables, l’article mentionne « une cinquantaine de garçon » qui attendaient leur tour…C’est qu’il existe en un même lieu cinquante monstres da la même espèce ? On ne peut pas rester indifférente à cela, force est de s’interroger sur ce qui a poussé ces hommes à se permettre de tels actes ? C’est donc sur ces « monstres » de testostérone et leurs motivations que cet article va porter.

Lorsqu’on lit les témoignages de ces individus tous déclarent ne rien avoir fait de mal. Il semble ancré dans leurs mentalités que la femme est née soumise, que la femme aime le sexe, que la femme « est une machine à dire oui ». La plupart des coupables de viols et surtout de viols collectifs déclarent avoir été stimulé par des films pornographiques.

         L’industrie pornographique envoie aux hommes des signaux  négatifs pour la femme, la considérant comme un simple orifice (pour rester soft et correcte), une paire de seins avec lesquels ont peu jouer, s’exciter….

 La femme dans le film pornographique est là pour refléter la magnificence virile, l’homme fait, la femme  jouit…. C’est ainsi que les scénarios les plus improbables deviennent courants et fantasmés et que les images de la domination masculine et collective s’impriment dans certains esprits.

Sur le sujet de la pornographie le pyschologue Yannick Gillant a écrit :

 « Elles( les femmes) sont les faire-valoir de la virilité des acteurs. Les rapports qui leur sont imposés sont là pour satisfaire le désir de puissance des hommes et non leur plaisir. Ainsi, elles apparaissent dans une posture soumise et tiennent lieu d'objets. Lors de la trilogie retrouvée dans la quasi-totalité des films X : fellation, coït, sodomie, leur plaisir n'est pas le centre de la scénographie. Il est maximisé artificiellement, notamment par les sons, afin de donner l'illusion que leurs partenaires sont puissants et efficaces. Les femmes n'adhèrent pas dans leur majorité à ce jeu de dupes et perçoivent bien la place qui leur est attribuée dans ces films. »

http://www.marieclaire.fr/,j-ai-ete-habilleuse-sur-un-film-x,20256,695.asp : Dans cette article on apprend notamment que la plupart des actrices pornographiques ont subi des viols dans leur jeunesse. La pornographie résultat  de la violence et ne donne naissance qu’à une autre forme de violence.

Aujourd’hui des garçons grandissent et vivent avec cette croyance infaillible que la femme est une machine à sexe dont on dispose à souhait. Le sujet révoltera qui voudra être révolté mais on ne peut plus continuer à fermer les yeux  et à relativiser. Des femmes souffrent en silence parce qu’elles se sentent totalement dominées, parce qu’elles regrettent d’être nées femmes et qu’elles ne feront peut-être plus jamais confiance à un seul homme. Aujourd’hui nous parlons de Nina et Stéphanie, mais demain ? Et pendant que nous laissons l’industrie pornographique vivre en paix combien de jeunes garçons regarderont une femme feindre la jouissance prise en sandwich entre trois hommes ? Et qu’en sera-t-il pour les futures jeunes filles qui croiseront leur route ?

 Alors oui, on peut rester-là à ne rien faire, à se dire que ça ne nous regarde pas, à penser que c’est normal, mais dans l’histoire tout le monde souffre, des actrices jusqu’aux victimes.

Une révolution des mœurs  est nécessaire ! Il en va de la sécurité de chacune. Je sais qu’il y’a une quantité d’homme bien sur cette terre, ce combat leur appartient autant qu’à nous : les femmes parce qu’on ne supporteplus d’être montrée ainsi, les hommes parce que vous avez le droit d’exécrer cette image d’animal en rut qu’on donne de vous.  Vous valez mieux que ça et vous le savez.

Cette lutte pour l’égalité des sexes nous ne pouvons pas la faire séparément mais nous devons la mener conjointement ! Pour nous, pour nos sœurs, pour vos femmes, pour vos filles, pour que cette terre tourne un peu plus rond, pour Nina et pour Stéphanie et pour qu’aucun nom ne devienne aussi tristement célèbre.

Niska